#1 2016-06-10 08:22:44

Solochat
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Plaisir de l'ironie!

Pour rigoler un peu... même si ce n'est pas drôle.

http://www.lactualite.com/politique/la- … -liberale/


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#2 2016-06-10 08:50:16

JR
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Re : Plaisir de l'ironie!

mad


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#3 2016-06-10 10:18:09

Spidey
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Re : Plaisir de l'ironie!

Triste à mourir.
Et JR a raison.
mad
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''Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue.''
Albert Einstein

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#4 2016-06-15 17:11:59

JR
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Re : Plaisir de l'ironie!

Texte de LOUIS BRUNET, PH.D.
PROFESSEUR, DÉPARTEMENT DE PSYCHOLOGIE, UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
La Presse 15 juin 2016

Chaque fois, qu’il s’agisse des lendemains de la tuerie de Paris, de Bruxelles ou cette fois d’Orlando, on entend une forme de question qui me rend perplexe tant elle cherche à déterminer une cause unique à ces actions.

Cette fois ne fait pas exception et on demande : s’agit-il d’un attentat terroriste à logique religieuse ? Ou s’agit-il d’un acte homophobe ? Ou s’agit-il de l’acte d’un être déséquilibré ? Pourquoi faudrait-il que ces explications soient mutuellement exclusives ?

Nos recherches montrent au contraire que ces trois éléments, souvent perçus, se renforcent et se potentialisent.

L’étude d’entretiens avec des jeunes radicaux et des terroristes ainsi que l’étude même incomplète de leur parcours identitaire laissent voir une série de facteurs dynamiques pouvant expliquer comment certains individus, à partir d’une forme d’errance identitaire, en viennent à épouser une cause et un mode d’action extrême et radical comme solution illusoire à leur quête identitaire.

Les traces de leurs parcours lors de l’adolescence, leur recherche d’une cause à épouser alors qu’ils sont jeunes adultes, les rares entretiens qu’ils ont donnés une fois qu’ils sont emprisonnés laissent croire que ces jeunes radicalisés, qui ont tué selon une logique terroriste, étaient des individus à la recherche d’un « idéal » allant définir totalement leur identité et effacer leur sentiment d’insuffisance sinon d’insignifiance.

UN SENS À LA VIE
Bien sûr, dans une certaine mesure, tous les jeunes adultes sont à la recherche d’une cause, d’un idéal donnant un sens à leur vie. Certains le trouvent dans la politique, d’autres dans des causes environnementales et communautaires, certains investissent passionnément un passe-temps ou une cause politique, mais tous ne versent pas dans la violence pour autant. Le cheminement terroriste, à la lumière des analyses de leurs trajectoires de vie et de certains entretiens, montre la conjonction d’une grave errance identitaire, de la quête fondamentale d’une identité d’emprunt qui contre-investira le vide narcissique et le sentiment de futilité ainsi que l’adhésion massive à une cause idéalisée donnant l’illusion d’une identité grandiose. La conjonction de la fragilité narcissique identitaire et de la promesse (souvent manipulatrice de la part des groupes radicaux) de l’atteinte de la grandiosité semble souvent être la clé d’une série de modifications dynamiques qui mèneront presque inéluctablement à la violence

Les jeunes gens qui souffrent de cette forme d’errance identitaire sont ceux qui seront le plus attirés vers des idéologies radicales qui fournissent des réponses grandioses toutes faites.

Quand quelqu’un est aux prises avec une grande difficulté narcissique identitaire, il est souvent à la recherche d’une identité qui lui sera donnée de l’extérieur.

Cette identité d’emprunt sera d’autant plus attirante qu’elle incarnera une promesse de valorisation sans limites. C’est pourquoi les sectes religieuses et les groupes terroristes actuels à logique religieuse sont si attirants. Ces personnes croient adhérer à une cause alors qu’en réalité elles endossent une identité. Elles croient se trouver, se définir alors qu’en réalité elles s’effacent. Elles ne succombent pas qu’à l’illusion de se trouver, mais à la promesse de grandiosité sous toutes ses formes. Cette illusion de grandiosité, dans le contexte de la radicalisation terroriste ou religieuse, signifie bien plus que de participer à une cause grandiose, bien plus qu’être admiré par le groupe une fois leur geste posé, il signifie inconsciemment l’immortalité, même lorsque la religion ne semble pas en cause.

Et l’aboutissement ultime de cette quête inconsciente est la destruction de tout ce qui peut semer le doute sur sa propre identité. Et dans ce contexte non seulement les « non-croyants » doivent être détruits, mais tous ceux qui représentent une menace à leurs croyances et à leur identité, comme les homosexuels qui sont pratiquement toujours ciblés par les idéologies radicales.

Le Québec a décidé d’investir dans des centres de prévention et nous ne pouvons qu’applaudir. À condition que ces centres ne considèrent pas que la dimension policière ou que des actions de « sensibilisation » à la différence et à la tolérance. S’il est bien de sensibiliser les jeunes gens, il faut absolument faire un travail sérieux de dépistage des jeunes à risque d’être attirés par le chant des sirènes de la radicalisation. Il faut aussi faire de la recherche sérieuse sur ces déterminants prédisposant ceux-ci à l’adhésion à des idéologies radicales.

* L'auteur est également chercheur dans le domaine de la violence, du terrorisme et de la radicalisation neutral


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#5 2016-06-15 17:17:55

cocotte
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Re : Plaisir de l'ironie!

Merci JR.

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#6 2016-06-15 17:18:23

Solochat
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Re : Plaisir de l'ironie!

Lu ça avec intérêt aussi.


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#7 2016-07-21 12:58:44

JR
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Re : Plaisir de l'ironie!

Lettre ouverte à un soldat d’Allah
07/18/2016 par Michel Kichka
« Lettre ouverte à un soldat d’Allah »- Arrête de m’appeler « frère »
Un article percutant de Karim Akouche, poète,romancier et dramaturge algéro-canadien, publié dans Le Causeur, et qui dit haut et fort ce que trop de personnes pensent tout bas. Karim met les points sur les « i » de islamisme et ne laisse  planer aucune confusion entre musulman et islamiste.
J’ai ajouté un dessin en fin d’article.

Arrête de m’appeler «frère»!


Prépare ta valise. Achète un billet. Change de pays. Cesse d’être schizophrène. Tu ne le regretteras pas. Ici, tu n’es pas en paix avec ton âme. Tu te racles tout le temps la gorge. L’Occident n’est pas fait pour toi. Ses valeurs t’agressent. Tu ne supportes pas la mixité. Ici, les filles sont libres. Elles ne cachent pas leurs cheveux. Elles portent des jupes. Elles se maquillent dans le métro. Elles courent dans les parcs. Elles boivent du whisky. Ici, on ne coupe pas la main au voleur. On ne lapide pas les femmes adultères. La polygamie est interdite. C’est la justice qui le dit. C’est la démocratie qui le fait. Ce sont les citoyens qui votent les lois. L’État est un navire que pilote le peuple. Ce n’est pas Allah qui en tient le gouvernail.

Tu pries beaucoup. Tu tapes trop ta tête contre le tapis. C’est quoi cette tache noire que tu as sur le front ? Tu pousses la piété jusqu’au fanatisme. Des poils ont mangé ton menton. Tu fréquentes souvent la mosquée. Tu lis des livres dangereux. Tu regardes des vidéos suspectes. Il y a trop de violence dans ton regard. Il y a trop d’aigreur dans tes mots. Ton cœur est un caillou. Tu ne sens plus les choses. On t’a lessivé le cerveau. Ton visage est froid. Tes mâchoires sont acérées. Tes bras sont prêts à frapper. Calme-toi. La violence ne résout pas les problèmes.

Je sais d’où tu viens. Tu habites trop dans le passé. Sors et affronte le présent. Accroche-toi à l’avenir. On ne vit qu’une fois. Pourquoi offrir sa jeunesse à la perdition? Pourquoi cracher sur le visage de la beauté?

Je sais qui tu es. Tu es l’homme du ressentiment. La vérité est amère. Elle fait souvent gerber les imbéciles. Mais aujourd’hui j’ai envie de te la dire. Quitte à faire saigner tes yeux.

Ouvre grand tes tympans. J’ai des choses à te raconter. Tu n’as rien inventé. Tu n’as rien édifié. Tu n’as rien apporté à la civilisation du monde. On t’a tout donné : lumière, papier, pantalon, avion, auto, ordinateur… C’est pour ça que tu es vexé. La rancœur te ronge les tripes.

Gonfle tes poumons. Respire. La civilisation est une œuvre collective. Il n’y a pas de surhomme ni de sous-homme. Tous égaux devant les mystères de la vie. Tous misérables devant les catastrophes. On ne peut pas habiter la haine longtemps. Elle enfante des cadavres et du sang.

Questionne les morts. Fouille dans les ruines. Décortique les manuscrits. Tu es en retard de plusieurs révolutions. Tu ne cesses d’évoquer l’âge d’or de l’islam. Tu parles du chiffre zéro que tes ancêtres auraient inventé. Tu parles des philosophes grecs qu’ils auraient traduits. Tu parles de l’astronomie et des maths qu’ils auraient révolutionnées. Tant de mythes fondés sur l’approximation. Arrête de berner le monde. Les mille et une nuits est une œuvre persane. L’histoire ne se lit pas avec les bons sentiments. Rends à Mani ce qui appartient à Mani et à Mohammed ce qui découle de Mohammed. Cesse de te glorifier. Cesse de te victimiser. Cesse de réclamer la repentance. Ceux qui ont tué tes grands-parents sont morts depuis bien longtemps. Leurs petits-enfants n’ont rien à voir avec le colonialisme. C’est injuste de leur demander des excuses pour des crimes qu’ils n’ont pas commis.

Tes ancêtres ont aussi conquis des peuples. Ils ont colonisé les Berbères, les Kurdes, les Ouzbeks, les Coptes, les Phéniciens, les Perses… Ils ont décapité des hommes et violé des femmes. C’est avec le sabre et le coran qu’ils ont exterminé des cultures. En Afrique, ils étaient esclavagistes bien avant l’île de Gorée.

Pourquoi fais-tu cette tête ? Je ne fais que dérouler le fil tragique du récit. Tout est authentique. Tu n’as qu’à confronter les sources. La terre est ronde comme une toupie, même s’il y a un hadith où il est écrit qu’elle est plate. Tu aurais dû lire l’histoire de Galilée. Tu as beaucoup à apprendre de sa science. Tu préfères el-Qaradawi. Tu aimes Abul Ala Maududi. Tu écoutes Tarik Ramadan. Change un peu de routine. Il y a des œuvres plus puissantes que les religions.

Essaie Dostoïevski. Ouvre Crime et châtiment. Joue Shakespeare. Ose Nietzche. Quand bien même avait-il annoncé la mort de Dieu, on a le droit de convier Allah au tribunal de la raison. Il jouera dans un vaudeville. Il fera du théâtre avec nous. On lui donnera un rôle à la hauteur de son message. Ses enfants sont fous. Ils commettent des carnages en son nom. On veut l’interroger. Il ne peut pas se dérober. Il doit apaiser ses textes.

Tu trouves que j’exagère ? Mais je suis libre de penser comme tu es libre de prier. J’ai le droit de blasphémer comme tu as le droit de t’agenouiller. Chacun sa Mecque et chacun ses repères. Chacun son dieu et à chaque fidèle ses versets. Les prophètes se fustigent et la vérité n’est pas unique. Qui a raison et qui a tort ? Qui est sot et qui est lucide ? Le soleil est assez haut pour nous éclairer. La démocratie est assez vaste pour contenir nos folies.

On n’est pas en Arabie saoudite ni au Yémen. Ici, la religion d’État, c’est la liberté. On peut dire ce qu’on pense et on peut rire du sacré comme du sacrilège. On doit laisser sa divinité sur le seuil de sa demeure. La croyance, c’est la foi et la foi est une flamme qu’on doit éteindre en public.

Dans ton pays d’origine, les chrétiens et les juifs rasent les cloisons. Les athées y sont chassés. Les apostats y sont massacrés. Lorsque les soldats d’Allah ont tué les journalistes, tes frères ont explosé de joie. Ils ont brûlé des étendards et des bâtiments. Ils ont appelé au djihad. Ils ont promis à l’Occident des représailles. L’un d’eux a même prénommé son nouveau-né Kouachi.

Je ne comprends pas tes frères. Il y a trop de contradictions dans leur tête. Il y a trop de balles dans leurs mitraillettes. Ils regardent La Mecque, mais ils rêvent de Hollywood. Ils conduisent des Chrysler. Ils chaussent des Nike. Ils ont des IPhone. Ils bouffent des hamburgers. Ils aiment les marques américaines. Ils combattent « l’empire », mais ils ont un faible pour ses produits.

Et puis, arrête de m’appeler « frère ». On n’a ni la même mère, ni les mêmes repères. Tu t’es trop éloigné de moi. Tu as pris un chemin tordu. J’en ai assez de tes fourberies. J’ai trop enduré tes sottises. Nos liens se sont brisés. Je ne te fais plus confiance. Tu respires le chaos. Tu es un enfant de la vengeance. Tu es en mission. Tu travailles pour le royaume d’Allah. La vie d’ici-bas ne t’intéresse pas. Tu es quelqu’un d’autre. Tu es un monstre. Je ne te saisis pas. Tu m’échappes. Aujourd’hui tu es intégriste, demain tu seras terroriste. Tu iras grossir les rangs de l’État Islamique.

Un jour, tu tueras des innocents. Un autre, tu seras un martyr. Puis tu seras en enfer. Les vierges ne viendront pas à ton chevet. Tu seras bouffé par les vers. Tu seras dévoré par les flammes. Tu seras noyé dans la rivière de vin qu’on t’a promise. Tu seras torturé par les démons de ta bêtise. Tu seras cendre. Tu seras poussière. Tu seras fiente. Tu seras salive. Tu seras honte. Tu seras chien. Tu seras rien. Tu seras misère.

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#8 2016-07-23 18:43:51

JR
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Re : Plaisir de l'ironie!

Nommer l’ennemi
22 juillet 2016    |Christian Rioux    | Actualités en société
L’attentat de Nice, le troisième d’importance en France depuis 18 mois, a provoqué des réactions dans le monde entier. La plupart des chefs d’État se sont contentés de présenter aux Français leurs condoléances et de réitérer leur détermination à combattre le terrorisme. En un moment aussi dramatique, qu’y avait-il de plus à dire ?

Parmi ces réactions, la moins subtile aura pourtant été celle de Philippe Couillard. Les larmes de notre premier ministre n’étaient pas encore sèches qu’il s’est aussitôt permis de faire la leçon aux Français à mots à peine couverts et imbu d’une sorte de supériorité morale, dont on se demande bien d’où elle pourrait provenir.

Notre premier ministre a étrangement repris les termes exacts de Justin Trudeau et qualifié le geste de Mohamed Lahouaiej Bouhlel d’« insensé ». Si les mots ont un sens, cela signifiait que, contrairement à ce que disait le gouvernement français, qui parlait clairement d’un attentat terroriste islamiste, il ne servait à rien de perdre un temps précieux à tenter de comprendre ce qui pouvait motiver son auteur, quelle idéologie l’inspirait et d’où il prenait ses ordres. Un acte insensé, évidemment, ne saurait être un attentat islamiste.

Le premier ministre québécois s’est ensuite empressé de faire la leçon aux Français. À mots couverts, bien sûr, mais sur un ton qui ne laissait planer aucun doute. « Nous devons continuer de fonctionner de façon ouverte, répondre à l’horreur par une ouverture constante et un désir de tisser des liens », a insisté le premier ministre. Pour lutter contre les terroristes, il suffirait donc de « davantage d’accueil », « davantage d’intégration » et « davantage de célébrations de la citoyenneté partagée ».

Cette réaction aux accents évangéliques vaut la peine qu’on s’y arrête, car elle illustre la plupart des préjugés que l’on colporte dans le monde anglo-saxon sur la France et le combat qu’elle mène contre l’islamisme. Il n’était pas besoin d’être un expert pour comprendre que, sans même attendre qu’elle enterre ses morts, Philippe Couillard se permettait de laisser entendre que la France était au fond le premier responsable de cet attentat par son manque d’« ouverture ». Même Justin Trudeau n’a pas eu cette impolitesse.

Faut-il rappeler que ce qui menace la France, ces jours-ci, ce n’est pas le « manque d’ouverture », mais bien une forme d’islamo-fascisme qui se répand dans les banlieues françaises ?

N’en déplaise au dieu « Ouverture », que bénissent aussi bien Justin Trudeau que Philippe Couillard, le terrorisme islamiste ne disparaîtra pas à coups de génuflexion et d’eau bénite multiculturelle. Si les Français ont quelque chose à reprocher à leur gouvernement, c’est justement de ne pas l’avoir compris suffisamment tôt et d’avoir hésité à nommer l’ennemi.



Cet ennemi, quel est-il ? C’est l’islamisme rampant qui gangrène aussi bien le monde arabo-musulman que les pays occidentaux. Couillard et Trudeau font mine d’oublier que, si cet islamisme ne doit évidemment pas être confondu avec l’islam, il demeure le terreau sur lequel se développe le terrorisme. Certes, les djihadistes sont parfois des êtres fragiles, comme le sont souvent les adeptes des sectes et des idéologies extrémistes. Cela ne veut pas dire que ces sectes et ces idéologies n’existent pas et que leurs protagonistes ne doivent pas être combattus pour ce qu’ils sont. Au contraire.

Comment ne pas voir la progression fulgurante de cet islamisme qui, sans être majoritaire, impose par ses méthodes mafieuses son hégémonie dans nombre de banlieues françaises ? D’aucuns préféreront détourner le regard en faisant mine de défendre les libertés individuelles. Pourtant, ce qui menace la France aujourd’hui, ce n’est pas tant le tout sécuritaire que l’aveuglement de ceux qui refusent de nommer l’ennemi.

On se demande souvent pourquoi la France a été visée à trois reprises depuis 18 mois. Parce que, malgré toutes ses turpitudes, elle demeure l’un des rares pays où l’on n’hésite pas à parler franc et à défendre la laïcité. L’un des rares qui refusent de fermer les yeux et de s’« accommoder », comme on dit si bien chez nous, avec l’intégrisme.

En faisant ainsi la leçon à la France, Philippe Couillard est loin de servir les intérêts du Québec. À la veille de la visite du premier ministre Manuel Valls cet automne, cette attitude hautaine n’améliorera pas une relation déjà mise à mal par l’absence remarquée du premier ministre lors de la manifestation historique du 11 janvier 2015 et l’augmentation des droits de scolarité des étudiants français.

D’ici là, le premier ministre québécois ferait bien de méditer cette phrase de Thomas Mann écrite en 1935, quatre ans avant le cataclysme : « Tout humanisme comporte un élément de faiblesse, qui tient à son mépris du fanatisme, à sa tolérance et à son penchant pour le doute, bref, à sa bonté naturelle et peut, dans certains cas, lui être fatal. Ce qu’il faudrait aujourd’hui, c’est un humanisme militant, un humanisme qui découvrirait sa virilité et se convaincrait que le principe de liberté, de tolérance et de doute ne doit pas se laisser exploiter et renverser par un fanatisme dépourvu de vergogne et de scepticisme. »


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