#1 2019-05-03 10:40:05

Verdunet
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Une petite fille toute seule.

Loin de moi l’idée d’excuser la tragédie qui s’est jouée à Granby, mais il semble qu’il y ait eu des manques à plusieurs  endroits.  Chacun doit faire sa part; cela me remène un peu aux drames des bambins oubliés dans les voitures : qu’est-ce qui empêche l’autre conjoint de vérifier que l’enfant a été laissé à la garderie en appelant celui/celle qui était chargé de le déposer à la garderie (surtout s’il/elle n’en avait pas l’habitude)?  Et pourquoi ne pas appeler aussi  la garderie?  Et qu’est-ce qui empêche celle-ci de s’inquiéter d’une absence, surtout si elle n’a pas été justifiée?  Une vérification de trop vaut mieux que pas du tout.

Dans le cas de cette petite fille, on peut se demander pourquoi l’école n’a pas réagi; elle devait bien connaître les parents, leur dysfonctionnalité et aurait peut-être dû se questionner sur une soudaine scolarisation à domicile; l’enfant devait bien montrer un signe ou l’autre de désarroi.  Les juges ne sont pas non plus à l’abri des erreurs; certains verdicts contestables  devraient faire l’objet de suivis.  La famille élargie connaissait les failles; si les paliers administratifs ne répondaient pas aux inquiétudes, quitte à passer pour un alarmiste, un emmerdeur ou un con, on peut toujours appeler la police.

Les assistants sociaux, psychologues, psychiatres ne peuvent s’appuyer sur des normes scientifiquement exactes/démontrées.  Ces intervenants doivent, dans le cadre de la loi et de directives, évaluer la normalité et les dangers  face à des preuves parfois contradictoires.   Ils sont souvent surchargés de cas, parfois épuisés, parfois, ça doit aussi arriver, blasés.   Y a-t-il une relève, se bouscule-t-on pour œuvrer à la DPJ?  J’en doute.

Personnellement, j’avais  choisi de travailler comme éducatrice et non comme assistante sociale parce que la position m’apparaissait intenable lorsqu’il s’agit de travailler auprès d’enfants en danger : oui, le bien-être de l’enfant prime, mais il n’est pas toujours évident de le déterminer.  (Loin de moi l’idée de prétendre que c’était le cas ici.)  L’éducateur, lui, est, à moins d’être un salaud, du côté de l’enfant, ce qui ne veut pas dire que tout est gagné.   Me souviens d’une directive qui, dans mon pays d’origine, voulait  privilégier le retour des enfants en famille.  L’un de nos gamins, 12 ans, était concerné.  Or, il ne voulait absolument pas rentrer chez lui.  Nous l’avons fait savoir au juge qui nous a répondu que l’avis de l’AS était favorable au retour et que nous avions juste peur de perdre nos emplois suite à la nouvelle politique de retours.  Jo était timide; nous lui avions expliqué qu’il fallait absolument qu’il dise au juge ce qu’il  pensait, car le juge ne croirait que lui.  Impressionné par le décorum, Jo n’a rien osé dire, mais il a fondu en larmes quand le magistrat a ordonné son retour en famille… et, enfin,  enfin, ce dernier a été obligé de poser les bonnes questions au gamin et à notre collègue. 

Certaines situations sont assez criantes pour que tous ceux qui connaissent l’enfant se sentent interpellés et c’est leur devoir de parler.   Dans certains processus, il y a plusieurs intervenants; cela rend les démarches lourdes, ce qui peut parfois aider à clarifier la situation, parfois  à la ralentir, ou encore  à décupler le risque d’erreurs humaines .  Qui plus est, l’Humain étant ce qu’il est, certaines directions de DPJ ou autres instances vont parfois privilégier l’idée de réhabilitation plutôt que celle de prévention, celle  du maintien en famille plutôt que le strict intérêt de l’enfant  et, dans  ce domaine aussi, il y a des modes, des tendances,  des bonnes et des moins bonnes.

Mais, dans ce cas précis, hormis sa grand-mère qui n'a pas été écoutée, il semble que personne n’ait osé franchir le pas, personne n’a osé sonner l’alerte et cette petite fille s’est retrouvée bien seule jusqu’à la fin.

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#2 2019-05-03 10:57:48

cocotte
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Re : Une petite fille toute seule.

Dossier complet dans La Presse Plus.

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#3 2019-05-03 12:27:15

Verdunet
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Re : Une petite fille toute seule.

Merci, cocotte, mais n'ai pas accès La Presse+.

Pourvu que des mesures soient prises pour éviter que cela se reproduise!  Comme le soulignait A. Sirois, dans La Presse ce matin, Legault (qui n'est pas un de mes favoris) a le mérite de ne pas se défiler et de faire face aux problèmes, qu'il s'agisse des inondations ou de cette tragédie.

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#4 2019-05-03 12:32:32

cocotte
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Re : Une petite fille toute seule.

Pas de tablette Verdunet?

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#5 2019-05-03 12:45:57

Verdunet
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Re : Une petite fille toute seule.

Non, nulle en info.  Mon ordi n'est même pas branché sur Internet; ça me suffit pour écrire et jouer à mes jeux.  J'emprunte celui de dph pour «voyager» un peu et avec beaucoup de prudence.

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#6 2019-05-03 13:53:05

cocotte
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Re : Une petite fille toute seule.

Sur une tablette, c’est facile.

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